Et si j'étais ambassadeur... ?
J'aurais aimé être ambassadeur non pas d'un pays, mais d'une région, celle de l'extrême Sud du continent Sud-Américain : LA PATAGONIE, là où la terre, après s'être éparpillée en une myriade de petites îles, de canaux et de fjords, s'incline définitivement face à l'océan, là-bas à l'île de Horn, au Cap Horn.
Son éloignement et les conditions rudes qui la caractérisent, furent une protection contre les vagues migratoires et le tourisme de masse. C'est une terre qui se mérite et le respect y est obligatoire.
Ce territoire, situé aux confins du monde, est très largement méconnu des européens, cependant, ce qui est paradoxal, c'est que tout un chacun est capable de lui attribuer des caractéristiques. Un imaginaire semble donc lui être attaché...
Nombreux furent ceux qui, partis d'Europe, rallièrent la Patagonie pour y commencer une nouvelle vie dans le calme des montagnes, des forêts et des lacs. Les broussailles, des volcans et d'immenses plateaux virent peu à peu s'établir une population très diversifiée. En Patagonie, la loi et les coutumes européennes ont été remplacées par les passions les plus déchaînées.
Longtemps, la Patagonie fut essentiellement une affaire de marins, parmi les plus célèbres : Magellan, Bougainville, Fitz Roy, pour qui elle n'était qu'un obstacle, tout n'était que vide, tristesse et désolation. Darwin avait même écrit - "sur cette Terre s'étend la malédiction de la stérilité" - c'est dire l'image pitoyable que l'on en avait à l'époque.
Mais aujourd'hui les regards se sont inversés, car la Patagonie n'est plus un obstacle mais un spectacle, et quel spectacle !
"Si j'étais ambassadeur de la Patagonie, je citerais Antoine de Tounens, Français né en 1825, qui fut Roi d'Araucania et de Patagonie"